Pierre Fauvet

Photographe et vidéaste à Clermont-Ferrand. Hors du monde, hors du temps.

Une trajectoire

Texte, son, image : une pluralité de territoires d’expression

Avant de s’emparer de l’image – sous toutes ses formes – pour en faire son territoire d’expression privilégié, Pierre Fauvet a longuement arpenté des univers intellectuels et créatifs qui nourrissent aujourd’hui son regard : l’écriture à travers les sciences humaines, la musique, l’ingénierie du son.

De sa première vie d’historien, Pierre a hérité une passion frôlant à la révérence pour les traces du passé, les continuités et les permanences. Cette sensibilité à la temporalité, à la mémoire et à l’héritage imprègne profondément son travail photographique.

Dans ces expériences passées s’enracinent la rigueur de composition et une manière de penser chaque image comme un plan de film, qui définissent le style de Pierre Fauvet.

Un univers créatif

Hors du monde et du temps

Pour qui sait le voir, l’univers photographique de Pierre Fauvet se caractérise par une absence : celle, quasi-totale, de l’être humain. C’est à tort que l’on conclurait à la misanthropie sur le fondement de ce qui n’est qu’une posture artistique assumée. Pierre Fauvet aspire en effet à figer des lieux et des instants comme hors du temps et du monde, loin du tumulte et de l’agitation humaine, comme autant de fragments d’un réel qui survivra à notre passage.

Cette esthétique de la permanence et de la suspension prend sa source dans la fréquentation de l’histoire. Les sujets qu’affectionne Pierre Fauvet sont souvent porteurs d’une profondeur historique qui écrase le présent. Il n’y a là nulle nostalgie, mais une forme de contemplation active et une fascination de ce qui nous précède, nous dépasse et nous survit.

Les techniques et les matériaux

Une démarche cinématographique en photographie

Pierre Fauvet transpose dans sa pratique photographique des pratiques tout droit venues du cinéma et de la vidéo. L’influence des optiques anamorphiques, dont il fait un usage presque exclusif en vidéo, est perceptible dans sa recherche de profondeur et de compression spatiale. La colorimétrie est sobre, maîtrisée, pour tout dire cinématographique, à rebours des codes esthétiques cliniques et artificiels qu’ont imposés les réseaux sociaux. D’où, aussi, une préparation souvent minutieuse, proche du repérage. Pierre ne déclenche que rarement au hasard : l’image est pensée, construite, attendue.

C’est dans cette capacité à faire résonner avec sobriété le temps que touche par sa justesse l’œuvre photographique de Pierre Fauvet.